Les Halles du 19ème siècle à aujourd’hui

Il me semble important de préciser tout de suite, que cela fait plus de 150 ans que Bayonne est dotée de Halles centrales, et mon côté amoureux de ma ville natale aurait bien apprécié que cet anniversaire fût célébré comme il se doit en 2014 !

Mais revenons à l’histoire des Halles du 19ème siècle à aujourd’hui…

A l’endroit même où se trouvaient deux douzaines de maisons, les premières halles furent inaugurées en 1866 (v. photo 1)

Histoire des Halles : Anciennes Halles
Les 1ères Halles du bord de Nive

Ce n’est qu’après quasiment un siècle de bons et loyaux services (et quelques dégâts irréversibles) qu’elles furent remplacées en 1963 par le « Marché parking » (photo 2).

Histoire des Halles : Marché Parking
Marché Parking

Hormis l’importante capacité du parking multi-niveaux, le marché devait permettre (en théorie) de mettre les commerçants à l’abri des intempéries, ce qui en réalité n’était pas vraiment le cas, non seulement au rez-de chaussée, mais également au 1er étage face aux escaliers ou les poissonniers avaient leurs étals.

A tel point qu’il avait fallu installer des bâches amovibles pour couper le vent glacial d’hiver.

Bâches qui n’avaient pas été prévues pour les commerçants du rez-de chaussée, qui les pauvres, souffraient tout autant du froid, sans jamais se plaindre.

C’est en 1994 que les halles actuelles ouvrirent leurs portes. (v. photo 3)

Histoire des Halles : Halles actuelles
Les Halles actuelles

En y regardant de plus près, et bien que de taille plus réduite, elles ont un « air de famille » avec celles du 19ème siècle.

Nous devrions célébrer l’anniversaire de nos Halles qui ont toujours été le cœur de notre belle ville, et dont les Bayonnais en ressentent le pouls depuis maintenant plus de 150 ans !

Vous venez de lire “Les Halles du 19ème siècle à aujourd’hui”

CETTE PUBLICATION VOUS A PLU ? ABONNEZ-VOUS C’EST GRATUIT ! (Haut de la colonne de droite)

Les 4 saisons Bayonnaises

Courant des années 70 tout à côté de l’ancien « Bazar Central », et à l’emplacement actuel du restaurant « Les Tontons flingueurs », se trouvait l’établissement « Aux 4 saisons » qui n’avait rien à voir avec Vivaldi, mais qui était plutôt orienté fruits et légumes en gros, demi-gros et détail.

Jean-Claude Lacondéguy et Jacques Quintal en étaient les propriétaires, et avaient eu l’idée de créer un commerce de détail tout en fournissant les autres détaillants des Halles, restaurateurs locaux etc…

Aux 4 saisons

J’ai eu le plaisir de travailler dans l’établissement fin des années 70, lorsque je dis plaisir, je fais référence à l’ambiance de camaraderie qui y régnait, car les conditions de travail de nuit de ceux que l’on appelle les « ripeurs » étaient relativement dures, et le salaire de 8 francs de l’heure (ce qui était correct à l’époque) nous poussait à faire le maximum d’heures possibles, et de ce côté-là, nous étions servis.

Les débutes de Jacky et Jean-Claude

Cette petite parenthèse faite, et pour en revenir aux deux fondateurs du magasin, ils avaient débuté leur carrière en vendant des caisses de pommes de terre sur le Pont Marengo.

Travailleurs, organisés et disposant d’un sens des affaires qui ne s’est jamais démenti, les jeunes Jean-Claude et Jacques (alias Jacky) sont parvenus à s’installer tout près de l’ancien « Bazar Central », et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’ont pas fait les choses à moitié.

En effet, peu de temps après le lancement, ils avaient créé un magasin bénéficiant d’une excellente notoriété, ressemblant à un mini marché disposant de part et d’autre d’étals regorgeant de fruits et légumes aussi divers que variés.

Débuts du merchandising à Bayonne

La présentation à la clientèle était réalisée d’une façon relativement nouvelle à l’époque, à savoir alignement pyramidal, alternance des couleurs, offres spéciales etc… En bref, les bases du merchandising d’aujourd’hui étaient désormais présentes aux Halles de Bayonne.

Jean-Claude et Jacky avaient également constitué une équipe avec laquelle j’ai eu le plaisir de travailler :

L’équipe dite « de nuit » dont je faisais partie avec mon ami Zita, qui selon les saisons, débutait sa journée entre 1h30 et 4h du matin pour décharger (manuellement) les camions qui arrivaient notamment des marchés de gros d’Agen ou Perpignan.

Il nous arrivait également en fin de journée, c’est-à-dire vers 11h du matin, d’aller à la gare de marchandises de Bayonne, pour vider un wagon de sacs de pommes de terre ou d’artichauts en provenance de Bretagne.

Il faut préciser que cette « opération » nécessitait de faire plusieurs navettes entre la gare et le dépôt de Mousserolles, en effet un camion même grand, n’a pas la même contenance qu’un wagon de marchandises.

La petite cerise sur le gâteau c’est que nous n’étions généralement que deux pour cette opération, inutile de préciser que l’on s’en souvient longtemps après… la preuve !

Trop dur pour certains…

Peut-être est-ce l’un des raisons qui peut expliquer l’important turn-over de saisonniers, qui pour certains, nous tiraient leur révérence après juste quelques heures passées en notre compagnie…

Vers 5h arrivait l’équipe de livraison des restaurants et revendeurs, mon ami Gilbert, mon autre ami Robert, et le troisième larron Alain qui a passé des années à râler, annonçant son départ imminent de l’entreprise… Il faut dire qu’il n’était pas très bien loti avec son vieux fourgon « HY tube » qui démarrait uniquement lorsqu’il en avait envie.

Vers 7h arrivait l’équipe des vendeuses composée notamment de Sylvie, Marie-Pierre et Nicole. A peine arrivées, et déjà revêtues de leur tablier orange au logo du magasin, elles s’affairaient pour améliorer la présentation des produits, les triaient, et commençaient à servir les premiers clients qui se pressaient.

Et les patrons dans tout ça ?

Et bien, ils n’étaient pas en reste croyez-moi, Jean-Claude passait sa vie dans son camion, en faisant notamment la navette entre Agen et Bayonne.

Du temps que j’y ai passé, puis des retours que j’en ai eus après, Jean-Claude a toujours été un excellent patron, à l’écoute, capable de donner l’exemple et de travailler dur sans jamais se plaindre.

 Jacky quant à lui gérait le magasin, passait les commandes à ses fournisseurs et traitait celles de ses clients en gros et demi-gros. Il m’est souvent arrivé de sourire, en le voyant derrière son minuscule bureau un téléphone dans chaque main, et capable de traiter les deux appels simultanément !

C’était là l’époque où les Halles de Bayonne et leur périmètre immédiat, ressemblaient encore à une fourmilière humaine débordant d’énergie et d’activité.

Aujourd’hui…

Aujourd’hui cette page s’est tournée, le magasin n’existe plus, la vie de chacun a pris une direction différente, mais les souvenirs eux sont toujours là, les rictus de peine sous l’effort, les éclats de rire, les moments de partage, les sourires complices, et l’inoubliable solidarité des gens qui travaillaient dans et autour des Halles de Bayonne d’antan

Vous venez de lire “Les 4 saisons Bayonnaises”

CETTE PUBLICATION VOUS A PLU ? ABONNEZ-VOUS C’EST GRATUIT ! (Haut de la colonne de droite)

Riton le festayre aux 1000 excuses !

Les Fêtes ! Le moment ultime attendu religieusement 360 jours par an par la plupart des Bayonnais (pour ne citer qu’eux).

Mais il en est certains qui autrefois faisaient preuve de la plus grande imagination pour éviter à tout prix toute activité laborieuse durant cette période bénie.

Et tout particulièrement un que vous connaissez déjà, j’ai nommé « Riton »

En matière d’excuses pour ne pas travailler durant les Fêtes, notre Riton faisait preuve d’une ingéniosité telle, qu’il aurait fait passer Léonard de Vinci pour un cerveau de seconde zone.

Ses techniques étaient aussi variées que les couleurs de tulipes du Keukenhof en pleine saison.

Voici quelques échanges auxquels j’ai assisté, généralement le lundi précédant les Fêtes

Aux 4 saisons

L’approche directe.

« Patron, je ne sais pas ce que j’ai, mais depuis hier j’ai quelques vertiges, je me demande si vous ne devriez pas me mettre en repos »

« C’est cela Riton, par exemple jusqu’à lundi prochain, lendemain des Fêtes, cela te va ? »

« Ouais… ouais, ce serait pas mal, comme ça je reviendrais en pleine forme »

« Fous-moi le camp travailler grand fainéant !!! »

L’approche psychologique.

« Patron, il faut qu’on parle »

« Qu’est-ce que tu veux Riton ? »

« Vous savez que j’habite sur le quai Jaureguiberry, et pendant les Fêtes, il y a tellement de bruit dans la journée que ça m’empêche de dormir, et comme je voudrais éviter les somnifères trop forts, j’ai pensé que vous pourriez… »

« Fous-moi le camp travailler grand fainéant !!! »

L’approche technico-médicale.

« Patron j’ai entendu dire que les heures de sommeil de jour comptent pour la moitié des heures de sommeil la nuit, en d’autres termes, si je dors 8h de jour, ça correspondrait à 4h de nuit, ça fait pas beaucoup »

« Oui c’est probablement vrai et alors ? »

« J’ai aussi entendu des ‘grands spécialistes’ dire que pendant les Fêtes, ces mêmes heures étaient encore divisées par deux, et je me demandais si… »

« Tu as raté ta voie Riton, c’est pas ripeur que tu aurais dû faire,  mais spécialiste du sommeil, en attendant va travailler ! »

L’approche via arrêt de travail.

« Patron, ça va pas, j’ai un arrêt de travail, je suis au plus mal »

« Qu’est-ce qu’il t’arrive mon garçon ? »

 « Hypertension ! »

« Quoi mais comment cela se fait à ton âge ! Tu as combien ? »

« Euh… 14/9… »

« Alors celle-là on ne me l’avait jamais faite ! Tu n’es qu’une feignasse, fous le camp ! »

Les approches « Tout-venant »

Grands-parents décédés (plusieurs fois) … Frère (qu’il n’avait pas) hospitalisé, incendie subit de la maison de ses parents, mariages, enterrements, baptêmes, et même la panne de voiture alors qu’il habitait à 200m !

Bref les 1000 excuses de Riton pour ne pas travailler durant les Fêtes.

Je précise que lors de l’arrêt de travail pour hypertension, notre Riton, ayant après quelques verres, oublié qu’il lui fallait éviter le carreau des Halles, s’est fait comme qui dirait « chopper » par le patron qui en a profité pour lui refaire une ordonnance longue durée…

Carreau des Halles

Il est vrai qu’il était assez délicat de passer cette période de festivités à décharger des camions, surtout quand des copains passaient nous voir, certains nous offraient un coup de Chahakoa, d’autres dans un état déjà avancé arrivaient à nous saouler sans avoir bu une goutte !    

Voilà, encore quelques anecdotes et souvenirs des Halles du Bayonne d’antan, encore bien présents dans mon esprit, et que je voulais partager avec vous aujourd’hui.

Vous venez de lire “Riton le festayre aux 1000 excuses !

CETTE PUBLICATION VOUS A PLU ? ABONNEZ-VOUS C’EST GRATUIT ! (Haut de la colonne de droite)

La mort du petit commerce à Bayonne !

1963 dans les Halles de Bayonne…

« Il parait qu’ils vont construire un grand magasin en bas de Beyris… »

« Tu parles ! Ce n’est pas possible, là-bas il n’y a jamais eu que des marécages et des grenouilles ! »

1965…

« J’ai même entendu dire que les clients feront leurs courses avec de grands chariots dans lesquels ils mettrons tous leurs achats »

« Franchement j’imagine mal nos clientes se trimballer dans un magasin en poussant un chariot, c’est du délire, tu vois le tableau ! »

« Mais je te dis que oui, il parait même qu’ils trouveront tout dans le même magasin, nourriture, vêtements, livres, droguerie etc… »

« Non mais tu imagines la taille du truc ? Je te dis que c’est impossible, aucun inquiétude à avoir »

1967…

« Tu vois je te l’avais bien dit ! Et en plus ce n’est pas un, mais deux qu’ils en ont ouvert ! « L’Épargne » et le « Carrefour BAB ». En quelques semaines j’ai déjà perdu la moitié de ma clientèle ! Qu’est-ce qu’on va devenir ? »

« Écoute, hier j’y suis allé hier pour voir à quoi cela ressemblait, j’y ai croisé plusieurs de mes clientes, je pense qu’elles y vont pour se donner un genre, pour « faire bien », certaines étaient même « endimanchées » façon « j’entre en ville », mais à mon avis elles vont vite déchanter et revenir au bercail, aucune inquiétude »

Carrefour BAB
Carrefour BAB (1) à Anglet actuel emplacement du Busquet

1969…

« Je n’y crois pas, ils vendent les fruits moins cher que je les achète chez les grossistes, comment va-t-on pouvoir lutter contre ça, c’est très inquiétant ça va mal finir ! »

« C’est vrai, mais tu sais à force de vendre à perte, parce qu’ils vendent à perte j’en suis certain, ils vont finir par se planter, il nous suffit d’attendre et de compter les points, je te dis qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir, le temps joue pour nous… »

Années 70…

La fréquentation des Halles de Bayonne a déjà fortement chuté, il y a déjà longtemps que le parking au-dessus des Halles ne fait plus le plein, sauf peut-être encore le samedi… parfois…

Les commerçants comprennent qu’ils ne vont pouvoir faire face longtemps, la plupart ayant un certain âge parlent déjà de retraite, d’arrêter l’activité, les plus jeunes parlent de reconversion, de trouver un emploi salarié, bref le moral est au plus bas.

Début des années 80…

Le scénario envisagé par beaucoup est malheureusement arrivé, les Halles de Bayonne ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes, la grande distribution a eu raison d’elles, et désormais plus rien n’enrayera le processus.

Les grossistes disparaissent également, emportant de fait les nombreux emplois qu’ils avaient générés durant de nombreuses décennies.

Pour la petite histoire…

L’Épargne (Casino) et Carrefour (BAB (le premier) voir photo) s’installent en 1967, là où se trouvait quelques années auparavant une vaste zone marécageuse.

Cette dernière ayant été remblayée notamment par le sable de la dune de Blancpignon.

Une partie de la dune avait déjà été utilisée quelques années avant pour l’édification d’une zone industrielle regroupant la Manufacture d’Armes de Bayonne, l’usine Michelet, quelques entreprises commerciales ainsi que des unités de production.

Épilogue…

Une mutation commerciale sans précédent a donc littéralement et subitement vidé le centre de Bayonne en général et les Halles en particulier de leur attractivité, voire de leur substance.

Il est en effet indiscutable que l’arrivée des supermarchés avec leur concept du « tout sous le même toit » ainsi que la définition initiale de la grande distribution : nombreuses places de stationnement, spectacle permanent, bas prix… combinée au regroupement du commerce de gros au Forum en 1973 ont sonné le glas de la grande époque des Halles de Bayonne

Synthèse :

On peut donc considérer aujourd’hui que les Halles de Bayonne ont « juste » succombé à un concept et une définition…

Vous venez de lire “La mort du petit commerce à Bayonne !”

CETTE PUBLICATION VOUS A PLU ? ABONNEZ-VOUS C’EST GRATUIT ! (Haut de la colonne de droite)

Bayonnades Rétrospective Pack 1

Pour celles et ceux qui auraient raté des articles sur les Bayonnades, je vous ai préparé ici une petite rétrospective qui sera publiée sur quelques semaines.

Nous allons commencer par de véritables acteurs de « Bayonnades », c’est-à-dire des personnages qui faisaient partie du décor du carreau des Halles dans les années 70 et 80.

Souvent hauts en couleurs, leur sens de la répartie n’avait d’équivalent que leur mauvaise foi.

Chicaneurs mais au grand cœur, toujours râleurs mais jamais tricheurs, parfois sévères mais toujours sincères, bref des Bayonnais !

Riton le livreur de choc !

En ce matin de juin 1978, le carreau des Halles a l’aspect d’une énorme fourmilière, et pour cause, nous sommes samedi c’est-à-dire jour de grand marché…

Riton la catastrophe ambulante !

Suite à sa célèbre (tentative de) livraison d’une palette de tomates au Printafix, assortie de multiples préjudices de moindre importance subis par le patron de notre Riton…

Bayonne 1981 Une star est née !

Dans les cafés Bayonnais (alias Chapelles) il n’est pas rare que certaines personnalités, toujours hautes en couleurs, passent autant de temps que les patrons des établissements eux-mêmes !

Les 2 gardiens du « Temple »

Saviez-vous que les Halles de Bayonne qui ont précédé celles d’aujourd’hui, disposaient d’un poste de police ainsi que de toilettes publiques ? Ces deux endroits étaient confiés à deux personnages incontournables…

Patxi et le stock américain

Un beau matin au Clou, Lucien s’invite à la table de Patxi…

Norbert chez le “Clopologue”…

En ce beau matin de mai, Patxi rencontre Norbert de Michecuite sur le quai Galuperie…

Vous venez de lire “Bayonnades Rétrospective Pack 1”

Si cette publication vous a plu, n’hésitez pas à le partager, c’est l’objectif premier des Bayonnades… le partage !

ABONNEZ-VOUS C’EST GRATUIT ! (Haut de la colonne de droite)