L’ancien « Disque bleu » à Bayonne

Souvenez-vous de l’ancien « Disque bleu » à Bayonne

Payer pour se garer n’est pas vraiment nouveau à Bayonne comme ailleurs.

Cela a commencé par la « Zone bleue », progressivement remplacée dans les années 70 par les parcmètres, remplacés à leur tour par les horodateurs.

Mais revenons à l’ancienne « Zone bleue » et plus particulièrement au fameux « Disque bleu ».

C’est Jean-Michel RENOM qui m’a envoyé les photos de l’indissociable accessoire de l’automobiliste d’antan, et je tiens à l’en remercier.

En y regardant de plus près certains détails sont des plus amusants… (voir images plus bas)

Tout d’abord le recto, la version « matinale », hormis le fait que la « réclame » pour « Printafix » occupe plus d’un tiers de l’espace total, on y trouve les mentions suivantes :

Disque de contrôle de stationnement

Disque obligatoire pour toutes les voitures automobiles, sauf les dimanches et jours fériés, dans la zone délimitée par les panneaux dont le modèle figure au verso.

A placer contre la face interne du pare-brise ou, s’il n’y en a pas, a un endroit apparent, convenablement choisi, pour être vu de devant le véhicule. Il est interdit :

1) de faire figurer sur le disque des indications d’horaires inexactes ;

2) de modifier les indications du disque sans que le véhicule ait été remis en circulation ;

3) de stationner à nouveau à l’intérieur de la zone à moins de 100 mètres du premier point de stationnement.

Le stationnement abusif paralyse la circulation.

J’avoue que la précision « …s’il n’y en a pas » en évoquant le parebrise m’amuse beaucoup.

Également l’obligation de stationner à plus de 100m en cas de nouveau stationnement, inutile de vous dire que cette règle était quelque peu bafouée !

Mais gare aux fraudeurs, pas vu, pas pris, mais… vu… pris ! Et les amendes étaient déjà tout aussi imbattables que les prix de Printafix !

Disque bleu recto
Disque bleu verso

J’espère que cette publication rappellera quelques souvenirs à ceux qui ont connu cette si chère époque.

Vous venez de lire “L’ancien « Disque bleu » à Bayonne”

CETTE PUBLICATION VOUS A PLU ? ABONNEZ-VOUS C’EST GRATUIT ! (Haut de la colonne de droite)

Riton le festayre aux 1000 excuses !

Les Fêtes ! Le moment ultime attendu religieusement 360 jours par an par la plupart des Bayonnais (pour ne citer qu’eux).

Mais il en est certains qui autrefois faisaient preuve de la plus grande imagination pour éviter à tout prix toute activité laborieuse durant cette période bénie.

Et tout particulièrement un que vous connaissez déjà, j’ai nommé « Riton »

En matière d’excuses pour ne pas travailler durant les Fêtes, notre Riton faisait preuve d’une ingéniosité telle, qu’il aurait fait passer Léonard de Vinci pour un cerveau de seconde zone.

Ses techniques étaient aussi variées que les couleurs de tulipes du Keukenhof en pleine saison.

Voici quelques échanges auxquels j’ai assisté, généralement le lundi précédant les Fêtes

Aux 4 saisons

L’approche directe.

« Patron, je ne sais pas ce que j’ai, mais depuis hier j’ai quelques vertiges, je me demande si vous ne devriez pas me mettre en repos »

« C’est cela Riton, par exemple jusqu’à lundi prochain, lendemain des Fêtes, cela te va ? »

« Ouais… ouais, ce serait pas mal, comme ça je reviendrais en pleine forme »

« Fous-moi le camp travailler grand fainéant !!! »

L’approche psychologique.

« Patron, il faut qu’on parle »

« Qu’est-ce que tu veux Riton ? »

« Vous savez que j’habite sur le quai Jaureguiberry, et pendant les Fêtes, il y a tellement de bruit dans la journée que ça m’empêche de dormir, et comme je voudrais éviter les somnifères trop forts, j’ai pensé que vous pourriez… »

« Fous-moi le camp travailler grand fainéant !!! »

L’approche technico-médicale.

« Patron j’ai entendu dire que les heures de sommeil de jour comptent pour la moitié des heures de sommeil la nuit, en d’autres termes, si je dors 8h de jour, ça correspondrait à 4h de nuit, ça fait pas beaucoup »

« Oui c’est probablement vrai et alors ? »

« J’ai aussi entendu des ‘grands spécialistes’ dire que pendant les Fêtes, ces mêmes heures étaient encore divisées par deux, et je me demandais si… »

« Tu as raté ta voie Riton, c’est pas ripeur que tu aurais dû faire,  mais spécialiste du sommeil, en attendant va travailler ! »

L’approche via arrêt de travail.

« Patron, ça va pas, j’ai un arrêt de travail, je suis au plus mal »

« Qu’est-ce qu’il t’arrive mon garçon ? »

 « Hypertension ! »

« Quoi mais comment cela se fait à ton âge ! Tu as combien ? »

« Euh… 14/9… »

« Alors celle-là on ne me l’avait jamais faite ! Tu n’es qu’une feignasse, fous le camp ! »

Les approches « Tout-venant »

Grands-parents décédés (plusieurs fois) … Frère (qu’il n’avait pas) hospitalisé, incendie subit de la maison de ses parents, mariages, enterrements, baptêmes, et même la panne de voiture alors qu’il habitait à 200m !

Bref les 1000 excuses de Riton pour ne pas travailler durant les Fêtes.

Je précise que lors de l’arrêt de travail pour hypertension, notre Riton, ayant après quelques verres, oublié qu’il lui fallait éviter le carreau des Halles, s’est fait comme qui dirait « chopper » par le patron qui en a profité pour lui refaire une ordonnance longue durée…

Carreau des Halles

Il est vrai qu’il était assez délicat de passer cette période de festivités à décharger des camions, surtout quand des copains passaient nous voir, certains nous offraient un coup de Chahakoa, d’autres dans un état déjà avancé arrivaient à nous saouler sans avoir bu une goutte !    

Voilà, encore quelques anecdotes et souvenirs des Halles du Bayonne d’antan, encore bien présents dans mon esprit, et que je voulais partager avec vous aujourd’hui.

Vous venez de lire “Riton le festayre aux 1000 excuses !

CETTE PUBLICATION VOUS A PLU ? ABONNEZ-VOUS C’EST GRATUIT ! (Haut de la colonne de droite)

Alexandre, la trace du Prince

Je voudrais aujourd’hui vous transmettre une superbe histoire Bayonnaise, qui nous est racontée non sans un certain brio par Alain Da Silva, grand fidèle des Bayonnades que je remercie vivement pour sa participation !

Petite confidence, je crois qu’il en a beaucoup d’autres en magasin, mais chut… nous en reparlerons plus tard…

Alexandre, la trace du Prince

C’est l’histoire d’Alexandre né, tout à la fin du XIXème siècle, personnage qui vécut de nombreuses années, au quartier Saint Etienne de Bayonne.

Jeune apprenti au garage Gambade, situé sur l’avenue Soult, Alexandre et ses collègues mécanos, dans les années 20, virent arriver à pied, un chauffeur de Maître dans un curieux accoutrement.

Coiffé d’une superbe casquette, celui-ci portait un manteau de style militaire, avec un col d’astrakan ainsi que des gantelets. Ses bottes rutilantes en cuir noir, étaient du plus bel effet.

Chauffeur de maître

Le chef du garage, après s’être entretenu avec lui, demanda à Alexandre de suivre le chauffeur pour faire patienter le Maître, juste le temps d’enfiler une tenue un peu plus propre et présentable.

Sauf que, lorsque le responsable du garage se présenta auprès de cette « Haute Personnalité », Alexandre avait déjà résolu avec une belle efficacité, le problème du moteur défaillant !!!

Le Maître fut enchanté de ce jeune, pour la promptitude de la réparation de son véhicule. Evidemment, les félicitations de ce « Grand Ponte », rejaillirent alors sur le garage bayonnais pour la plus grande joie de son propriétaire.

Mais je vous sens impatients !!!

Qui était donc ce personnage mystérieux ?

Ce grand personnage mystérieux n’était autre que le Prince de Galles, celui qui accéda au trône d’Angleterre quelques années plus tard, en janvier 1936 en tant qu’Edouard VIII.  (Il abdiqua 326 jours après, à la veille de son Couronnement.)

Dans les années 20 et 30, il mena une vie de « Grand de ce monde », en effectuant de nombreux voyages à l’étranger, notamment sur la Côte Basque.

Le Prince de Galles en 1924

Après son abdication, il changea de titre pour devenir Duc de Windsor.

Après-guerre, il viendra en villégiature à Boucau, pour de nouveaux séjours dans la région, plus exactement au Château de Matignon, demeure qui héberge aujourd’hui Aïntzina, un centre d’observation et d’éducation motrice.

Heureux de cette rencontre tellement improbable et de l’aboutissement positif de cette anecdote, le patron du garage, décida d’affubler son jeune apprenti Alexandre, du surnom bienveillant de « Prince » ne serait-ce que pour garder en mémoire, cette page historique de son établissement. (Pour garder l’authenticité de l’anecdote, merci de prononcer ce chafre en gascon en détaillant « Priii (n) ce»)

Alexandre, fier de « son nouveau statut » n’hésita pas une seconde à reprendre publiquement sa nouvelle « appellation » de « Priii (n) ce », notamment auprès de ses nouveaux collègues, lorsqu’il entra à la Compagnie des Chemins de Fer, comme conducteur de train à Bayonne.

A la fin de sa carrière, quand il partit en retraite, ses copains lui firent la surprise de décorer magnifiquement son dernier train, une majestueuse locomotive à vapeur, avec drapeaux, branches fleuries solidement arrimées, et une banderole fixée sur le nez de la locomotive, libellée comme suit :

« Bonne  retraite  Prince »

L’arrivée en gare de son dernier train, véritable monstre d’acier en tenue d’apparat, fut triomphale sous le sifflet strident de la machine.

Locomotive décorée

Tandis que les panaches blancs surgissant de la cheminée se dirigeaient vers le bleu-Aviron d’un azur soudainement secoué, les lueurs des torches et l’éclatement assourdissant des pétards transformèrent ce moment, en une très intense et rare émotion.

Moment qui fut vécu trop rapidement, aux dires des participants à l’assemblée, formée de collègues et amis joyeusement regroupés, sur le quai de la gare.

Que dire de la surprise et de l’étonnement des présents, à l’écoute du Chef de Gare qui, dans un discours dithyrambique, rendit un hommage officiel à Alexandre…un Alexandre…que personne ne connaissait !!!

Ses collègues pensèrent alors que le tribun, sans doute inattentif, voire quelque peu poète, s’était trompé de discours. C’est alors que « Priii (n) ce » prit la parole pour remercier tous les protagonistes de cette belle et émouvante cérémonie, en dissipant le malentendu. Il précisa comment lui avait été attribué ce chafre.

Il déclina alors sa véritable identité, avec son vrai prénom Alexandre, laissant soudainement, tous ses admirateurs pantois.

Tout le monde put alors s’engager différemment, non pas sur cette voie quasi-royale, mais sur celle de l’amitié et de la solidarité.

Mais être sur les rails, n’est-ce pas emprunter comme tout un chacun, ce que l’on appelle le train de la vie ?

Alain Da Silva / mars 2021

Vous venez de lire “Alexandre, la trace du Prince”

CETTE PUBLICATION VOUS A PLU ? ABONNEZ-VOUS C’EST GRATUIT ! (Haut de la colonne de droite)

Photos du Carnaval à Bayonne autrefois

Aujourd’hui, je vous propose de vous replonger plus de 30 ans en arrière avec une trentaine de photos du Carnaval à Bayonne dans 3 quartiers de la ville.

Elles datent de 1988 et 1990, et je suis sûr que certains d’entre-vous s’y reconnaîtront ou y reconnaîtront de la famille ou des amis.

Un grand MERCI à Daniel VELEZ Photographe qui m’a gentiment fourni ces superbes photos !

C’est parti !

Carnaval Balichon en 1988

Au Carnaval du Petit-Bayonne en 1988

Carnaval à la ZUP en 1988

Le Carnaval à la ZUP en 1990

Vous venez de lire “Photos du Carnaval à Bayonne autrefois”

CETTE PUBLICATION VOUS A PLU ? ABONNEZ-VOUS C’EST GRATUIT ! (Haut de la colonne de droite)

Braquages sous les Halles !

Je voudrais vous raconter aujourd’hui sur les Bayonnades, 3 petites histoires vécues sous les Halles à l’époque du Marché-Parking.

  • Braquage sous les Halles !
  • Le clochard millionnaire
  • Une fainéante hyperactive

Braquages sous les Halles !

Sous les Halles et surtout le samedi jour d’affluence par excellence, il arrivait parfois qu’une cliente indélicate, ou un touriste en mal de sensations fortes, soient tentés de faire subrepticement « glisser » quelques fruits dans leur sac.

Mais ce type de larcin était immédiatement repéré par les commerçants qui avaient l’œil.

Dès lors nous pouvions assister à des scènes du genre de celle qui suit…

  • Yvonne (Vendeuse) : Voilà, cela vous fait 5.90F
  • Cliente : Comment ça Yvonne ? J’ai n’ai pris qu’un kilo de carottes à 3F !
  • Yvonne : Vous ne l’avez peut-être pas vu, mais vous reconnaissant sans doute, un groupe d’abricots s’est discrètement éclipsé dans votre cabas pendant que je pesais lesdites carottes, donc en plus de ces dernières je vous rajoute un « forfait abricots » estimé à 2.90F, ce qui nous fait bien 5.90F.

Face à ces arguments imparables, l’escamoteuse s’exécutait sans mot dire, avant de disparaître à grandes enjambées.

Il va de soi que l’exercice était beaucoup moins courtois lorsque le préjudice était provoqué par un inconnu de type Parisien par exemple.

Yvonne Lacaze
Yvonne Lacaze aux Halles de 1922 à 1980

Le clochard millionnaire !

Tout petit, je m’étais pris de tendresse, et je dois le dire d’un peu de pitié, pour un pauvre vieillard (rien de péjoratif dans mon propos) qui, habillé de guenilles, venait deux fois par semaine sous les Halles en fin de matinée.

Manifestement dépourvu de moyens, celui-ci lorgnait discrètement les caisses vides empilées à côté des stands de fruits et légumes, des fois qu’elles contiendraient quelques fruits avariés, potentiellement récupérables à moindre coût, c’est-à-dire gratuitement.

Lorsqu’il n’en trouvait pas, il se résignait alors à acheter quelques fruits pour des sommes dérisoires, du genre une petite banane ou deux abricots ou encore une » pincée » de cerises etc.

Toujours l’un ou l’autre mais jamais l’ensemble d’un coup.

S’engageait alors une interminable négociation qui se heurtait systématiquement au refus des commerçants, comportement incompréhensible à mes yeux, qui je l’avoue m’attristait profondément.

Ce n’est que plus tard, devenu adolescent, que j’appris le fin mot de l’histoire, le pauvre hère était en réalité un richissime propriétaire, mais pas n’importe lequel, il possédait, comme le disaient certains, « la moitié de Saint Esprit ! ».

Il était donc en réalité et à ma grande surprise, d’une avarice rare, ce que l’on appellerait de nos jours « une pince », en l’occurrence de compétition !

C’est dès cette époque que j’ai compris le sens du dicton « l’habit ne fait pas le moine », mon « pauvre vieillard » en étant le reflet parfait !

Vieillard sans ressources
Cette photo ne représente pas le concerné, il s’agit juste d’une illustration

Une fainéante hyperactive !

Les mardis, jeudis et samedis, jours de grand marché à l’époque, et vers les 12h45, heure où les commerçants du rez-de chaussée commençaient à remballer la marchandise et démonter les stands, arrivait sur son vieux vélo, celle qui était considérée comme une « irrécupérable fainéante », qui se levait à midi avant de se précipiter aux Halles pour faire ses courses.

Ceci avait le don d’en agacer plus d’un, d’autant que les acteurs des Halles étaient du genre à se lever eux entre 2h et 4h du matin, et je ne vous ferai pas un dessin sur l’opinion qu’ils avaient des fainéants.

Elle les agaçait d’autant plus en raison de son comportement, l’air sévère, peu souriante, semblant toujours pressée, alors qu’elle « se levait à midi », bref le cocktail idéal pour créer une certaine ambiance…

Ce n’est que quelques années plus tard que là encore, nous apprîmes le fin mot de l’histoire, cette dame était en réalité veuve, élevait ses 4 enfants toute seule et gérait l’entreprise d’une dizaine de salariés qu’elle avait créée là encore toute seule.

Mère courage !

Du coup, oui elle arrivait vers 12h45, pressée, tendue, mais désormais on comprenait pourquoi !

Ce fut ensuite à celui qui l’accueillait avec le plus large sourire, qui lui rajoutait toujours quelques fruits en cadeau, bref les bons gestes fusaient à qui mieux mieux.

Il faut bien reconnaitre que de son côté, elle n’a jamais compris ces subits élans d’amabilité et de générosité à son endroit.

D’ailleurs personne n’a jamais osé lui en expliquer les raisons, mais c’est peut-être mieux comme ça…

Début des années 80, elle n’est plus venue, et personne ne sait ce qu’il est advenu de cette mère courage.

Francette Guinda et Yvonne Lacaze
Francette Guinda et Yvonne Lacaze

Ces quelques anecdotes prouvent, s’il en était besoin, qu’il est en réalité bien difficile de se faire une juste opinion des gens sans les connaitre réellement.   

Vous venez de lire “Braquages sous les Halles !”

CETTE PUBLICATION VOUS A PLU ? ABONNEZ-VOUS C’EST GRATUIT ! (Haut de la colonne de droite)